Un peu plus sur Endler, les habitats et les poissons sauvages
 

Le premier habitat naturel décrit pour Poecilia wingei (Endler) consistait en un groupe de plans d'eau peu profonds où se mélangent l'eau douce et l'eau salée à la périphérie de Cumaná.

Pendant la saison des pluies, ces eaux se mélangent et pendant la saison sèche, elles se transforment en lacs. C'est à ce moment que la salinité change en fonction des connexions avec l'océan. Cet environnement est caractérisé par de l'eau douce et salée. C'est un environnement typique des zones côtières entourées de mangroves noires.

Toute la région est pratiquement un désert avec un climat sec et chaud.

Les premiers spécimens amenés en captivité lors de l'expédition de 1975 provenaient de ces eaux dures, densément peuplées d'algues unicellulaires, ce qui lui donnait une couleur verte très intense et une mauvaise transparence.

La température de ces eaux était d'environ 27°C au moment de la collecte.

Certaines sources qu'il a consultées affirment que la Laguna de Los Patos s'est finalement formée en raison du lent développement du système de dunes au large des côtes du nord-ouest du Venezuela.

Les mouvements de matériaux inertes sur la côte ont fini par créer une brèche qui s'est peu à peu transformée en une lagune complètement isolée de l'océan.

L'eau de mer d'origine perdait lentement sa salinité à cause de la pluie et de l'afflux d'eau douce dans ce nouveau lac, provoquant l'environnement actuel.

Armando Pou, lors de la description de son dernier voyage sur place, déclare que «pour comprendre les origines du guppy d'Endler, nous devons connaître l'histoire de Kumana.

Cumaná a été la première colonie fortifiée d'immigrants européens sur le continent sud-américain.

La forteresse de Cumaná consiste en un solide mur de calcaire construit au sommet de cette ville côtière.

De là, les conquérants espagnols ont pu défendre les deux sources de richesse qui justifiaient leur présence, le commerce des perles et la grande mine de sel.

Cumano a été frappé par un ouragan majeur une année. De fortes pluies ont provoqué une inondation qui a détruit l'entrée de la mine et l'a inondée. Ils ont essayé plusieurs fois de drainer l'eau de la mine, mais ont échoué et la mine a été abandonnée.

C'est ainsi que naîtrait Laguna dos Patos.

Dans la période suivante, de nombreux tremblements de terre se sont produits dans cette région. Certains d'entre eux ont détruit la ville et provoqué des déviations dans le débit de la rivière Manzanares. Nous spéculons si cette activité sismique en lien avec les inondations et les détournements de rivières a joué un rôle dans la composition de la faune dans les différents lacs de la région.

Lors de ma première visite à Cumane, j'ai remplacé par erreur Laguna Malaguenha par Laguna dos Patos.

Laguna Malaguenha est une lagune à l'embouchure, tandis que Laguna dos Patos (en saison sèche l'eau à la surface atteint jusqu'à 30 ‰, tandis qu'en saison des pluies la salinité est à peine supérieure à zéro), est en fait un lac.

La terre et d'autres petites étendues d'eau communiquent pendant la saison des pluies par un certain nombre de canaux de drainage qui permettent le ruissellement dans la mer.

La Laguna dos Patos et la Laguna Malaguenha, quant à elles, ont été fragmentées par des routes et des activités minières modernes pour extraire les matières premières du ciment.

Le professeur John A. Endler pensait que dans la région où la péninsule Pariah rejoint le continent, il pourrait encore trouver une sorte de population existante. La recherche a échoué pendant 30 ans jusqu'à ce que deux scientifiques européens - N. Poeser et Michael Kempkes - découvrent plus de populations de cette espèce dans la lagune de Campoma, sur la péninsule de Pária dans la lagune, en juillet 2002.  Buena Vista (Cariaco) et dans la région de Carúpano, État de Sucre, Venezuela. 

Dans tous les nouveaux sites, le type de milieu est très diversifié en termes de propriétés physico-chimiques, de dynamique du mouvement de l'eau et de sa transparence.

Les mâles des endlers sauvages sont décrits comme polychromatiques, ils ont donc une variété de combinaisons de couleurs. Ils ont également des taches sombres ou noires caractéristiques, ce qui les distingue du guppy ordinaire.

Les femelles sont brunes, presque comme les guppys ordinaires, à l'exception de la longueur et du léger éclat métallique.

Jusqu'à la découverte des populations sauvages en 2002, la connaissance de la biologie et de l'écologie des populations sauvages n'était acquise que sur la base de l'expérience des poissons captifs.

Le comportement décrit dans les populations sauvages a donné un certain nombre de révélations qui ont isolé l'espèce Poecilia wingei de la Poecilia reticulata.

En termes de comportement, c'est une espèce très paisible qui est considérée comme apte à vivre avec tous les types de compagnons d'aquarium.

En raison de la variété des motifs de couleurs originaux, de la gentillesse et de la tolérance envers les autres habitants de l'aquarium, ce poisson est idéal pour les amoureux, il est donc très recherché sur le marché.

Il n'existe aucune trace d'incompatibilité avec d'autres espèces, mais il est préférable de garder ces poissons dans des aquariums qui leur sont destinés uniquement, car nous risquons d'être pris pour des proies par d'autres espèces plus grandes ou plus agressives.

Les animaux observés dans leur habitat naturel sont disposés le long des berges en groupes d'une cinquantaine d'adultes et encore plus de jeunes poissons à différents stades de développement.

Il existe également des sous-groupes composés de 6 à 10 femelles adultes défendant le territoire dans lequel elles se déplacent et se nourrissent. D'autres poissons qui n'appartiennent pas à ces groupes et qui finissent par s'en approcher sont la cible d'agressions et d'attaques par les poissons les plus gros et les plus puissants du groupe, qu'ils chassent au loin.

Lorsque la taille et la force de deux adversaires sont presque identiques, ils se menacent mais ne se battent pas. Très rarement, des combats de courte durée se produisent, à la fin desquels les poissons reprennent leurs activités normales. Un article scientifique décrivant l'espèce suggère que ce comportement territorial pourrait être lié à la défense des zones alimentaires ou à la sélection sexuelle.

Près des groupes de femelles, certains mâles attendent encore l'occasion de s'accoupler. 

Dans les groupes plus importants, une plus grande compétitivité des mâles est évidente, révélant de plus grands efforts de parade nuptiale.

Au cours du processus d'accouplement des deux espèces, plusieurs différences de comportement ont été mentionnées dans l'article original de Poeser, Kempkes et Isbrücker (2005).

Dans la nature, les deux guppys d'Endler représentent des modèles incroyablement divers, malgré le mythe enraciné sur Internet selon lequel les individus sauvages doivent être similaires à ceux collectés par le professeur Endler. Comme il l'a lui-même admis, ces poissons n'étaient que des échantillons.

Jusqu'à présent, aucune étude crédible n'a été publiée sur toutes les formes connues, donc les mélanger pour enrichir votre patrimoine génétique peut en fait détruire l'intégrité génétique de groupes isolés, qui peuvent même former une toute nouvelle espèce.

Le professeur Endler a mentionné qu'il avait du mal à obtenir des hybrides avec les guppys communs et croyait que leur progéniture serait infertile, aujourd'hui nous savons que ce n'est pas le cas.

Les poissons capturés dans la nature sont probablement réticents à s'accoupler avec des parents proches, mais les populations domestiques élevées en aquarium sont plus sujettes à l'hybridation.

Pour cette raison, ne croisez jamais vos endlers authentiques avec une source de guppy ordinaire. Ne les gardez pas ensemble dans le même aquarium. 

Même en supposant qu'il s'agisse de la même espèce, nous infecterons les deux souches et conduirons ainsi à la perte de variabilité génétique qui existe aujourd'hui.

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Source : http://www.viviparos.com/